Le jardin botanique de la ville de Paris est un lieu de culture dans tous les sens du terme. Contrairement aux lieux d’exposition et autres musées, on peut, fait unique, y contempler des collections vivantes. Cette originalité nous interpelle dans notre manière d’appréhender et de mettre en valeur des trésors botaniques rapportés des quatre coins du monde depuis plus d’un siècle. Rendre cet exotisme accessible à tous, mérite donc une attention particulière et les conditions de la rencontre entre le public et cette collection végétale exeptionelle sont à réinventer.

Afin de favoriser cette rencontre, l’intimité entre la collection et le public est favorisée en estompant les contours rigides des tablettes et de la serre. En brouillant les limites avec l’extérieur et en fragmentant le parcours en une succession de facettes thématiques, nous souhaitons multiplier les rencontres imprévues source de surprises et d’émerveillement. Cette expérience immersive alternera  les phases d’intimité et de mise à distance afin de pouvoir contempler toutes les échelles de la vibrante géométrie des fougères et des sélaginelles.

L’un des enjeux de cette scenographie est de raconter le vivant, faire parler le végétal, lui donner la parole en offrant aux visiteurs les outils pour appréhender ce peuple muet. C’est ce que permet l’ensemble des dispositifs pédagogiques.

Les fougères sont plantées de manière à évoquer des biotopes et des ambiances naturelles et à  éviter l’effet d’accumulation austère d’une collection botanique. Ainsi mise en situation les fougères et les selaginelles permettront plusieurs niveaux de lectures et d’expériences (esthétique, ludique, pédagogique, scientifique, contemplatif…)

Enfin, la scénographie ne doit pas concurencer la collection mais la servir. Ainsi, un écrin minéral sobre et épuré encadrera ces «perles» botaniques. La mise en valeur se fera naturellement grâce à un jeu de contraste : lisse/foisonnant, gris/vert, minéral/végétal, contemporain/romantique, artificiel/naturel…